Introduction

En Islam, le mariage est un sujet très sérieux qui mérite que l'on s'y attache. Parce que les individus qui projettent de se marier sont non seulement de futurs parents, mais aussi de futurs éducateurs, ils ne doivent se marier que lorsqu'ils ont atteint un âge convenable ainsi que la maturité requise pour remplir cette importante mission.

L'Imam Ja'far demandait à ses élèves de retarder un peu le moment de leur mariage. Quant à Abou Hanifa, il interdit à son disciple l'Imam Abou Youssouf de se marier pendant un certain temps, en disant ceci : « Tu dois avant tout terminer ta formation et ton éducation, et aussi acquérir les connaissances que tu dois apprendre avant le mariage. Sinon, ton éducation restera incomplète. D'autre part, il faut aussi que tu aies un emploi qui te permette de subvenir de façon licite aux besoins de ta famille. Quand tu auras rempli ces conditions, tu verras plus clair dans ton avenir. » Voilà comment Abou Hanifa conseilla son jeune disciple, qui s'éleva au rang de Cheikh al-Islam pendant la dynastie des Abbassides.

L'un de ces deux grands personnages, Abou Hanifa, doté d'une  intelligence remarquable, est le fondateur du droit théorique ; quantà l'autre grand homme, l'Imam Ja'far, qui lui aussi déconseillait la précipitation au mariage, c'est un descendant de la noble famille du Prophète[1] . La leçon à retirer d'une telle anecdote est que le mariage est une institution très sérieuse, qui nécessite mûre réflexion et attention. C'est dans cette perspective qu'il faut considérer les individus désireux de se marier et qu'il faut se poser les questions suivantes : « Cette personne est-elle apte à éduquer un enfant comme le ferait un instituteur ou un formateur? » ou encore: « Est-elle prête et assez mûre pour partager sa vie avec un autre? Est-elle bien équipée pour préparer ses enfants selon notre mode de pensée? »

Si les candidats au mariage peuvent répondre de façon positive et assurée à toutes ces questions, cela veut dire qu'ils sont prêts à se marier. Au contraire, s'ils ne sont pas capables de se maîtriser, s'ils ne parviennent même pas à s'entendre avec deux ou trois personnes avec lesquelles ils ont des points communs et s'ils causent sans cesse des problèmes, alors on ne peut pas dire d'eux qu'ils sont prêts au mariage, et encore moins à élever des enfants.

Contribuer de façon positive à l'avenir des Musulmans – ce qui devrait être l'objectif de tout un chacun - dépend de l'existence d'individus idéals et de familles idéales. En effet, un objectif d'une telle noblesse ne peut être réalisé que par des personnes dont le coeur est aussi pur que la Ka'ba, dont la valeur est aussi immense que le Mont Everest, et dont la spiritualité s'étend aussi loin que la colonne de lumière de la Limite absolue (Sidrat al-Muntaha). Ceci ne peut être l'affaire de vulgaires pécheurs qui se rebellent contre le Tout-Puissant avec leurs esprits souillés et leurs consciences corrompues. Des générations bien-éduquées et illuminées qui ont atteint la maturité intérieure et extérieure vont - par la Grâce et l'aide de Dieu Tout-Puissant - réaliser cet idéal. Rappelons les propos que le noble Prophète a tenus à Habbab ibn Arat : « Dieu vous accordera cela, mais vous devez toutefois remplir les conditions requises par les causes. »

Ces quelques vers du vénérable Alvarli Efe expriment à merveille ce que nous voulons dire :

Si tes larmes deviennent rivières,
Si tu pleures comme Ayyoub pleurait,
Si ton coeur est vraiment en peine,
Ne te montrera-t-Il pas de compassion?

Si tu vas à la porte du Tout-Puissant,
Prêt à Lui sacrifier ta vie et ton sang,
Et à Le servir selon Ses commandements,
Ne t'accordera-t-Il pas de récompense?

Ainsi, si nous pleurons toujours à chaudes larmes et que nous nous donnons mille et une peines pour découvrir de nouveaux mondes, nous recevrons de bonnes nouvelles à chaque arrêt et lieu de repos, nous ressentirons encore et toujours la Grâce Divine, et nous marcherons sans cesse vers Lui sans rencontrer d'obstacles. Telle est la forme de notre croyance au Tout-Puissant. Nous avons pleine foi dans le fait qu'Il nous donnera raison dans nos bonnes intentions.

Enfin, il est important d'ajouter que si les parents souhaitent voir leurs enfants se comporter d'une certaine manière, ils se doivent d'abord d'adopter eux-mêmes ce comportement. Pour ce faire, il faut également qu'ils soient gentils avec leurs enfants, et qu'ils leur montrent tendresse et affection. C'est ainsi que nos maisons se transformeront en centres d'éducation.

[1] Dans tous les ouvrages où le Prophète Mohammed est mentionné, son nom et son titre sont suivis de l'expression « la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui », ceci afin de montrer notre respect pour lui et parce que cela constitue une obligation religieuse. Une expression similaire est employée pour les autres Prophètes, les Compagnons et d'autres illustres Musulmans. Toutefois, une telle pratique étant susceptible de distraire les lecteurs non musulmans, nous avons jugé bon de ne pas faire apparaître ces expressions dans cet ouvrage, en supposant qu'elles seront prononcées par le lecteur musulman et en assurant ne pas avoir voulu manquer de respect.

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